Lockdown

Personne ne sait au juste comment les choses ont commencé. En cette fin d’été, les nuits ont commencé à durer longtemps, premier signal à avoir alerté les scientifiques. Puis les feuilles des arbres se sont assombries et de longs filets de mousse noirâtre ont rampé comme une peste vers les villes, contaminant les parcs et les bosquets, laissant derrière eux une odeur âcre de pourriture, s’insinuant dans nos maisons. Après, tout est allé très vite : les cadavres qu’on a retrouvés démembrés et dévorés dans les terrains vagues, les messages hystériques sur les réseaux sociaux, l’apparition des premiers Monstres, de plus en plus nombreux, le déploiement inutile de l’armée, l’épuisement des réserves, les bunkers et les cachettes inutiles, les hurlements partout et à toute heure, l’effondrement du monde.

Par chance, vous avez réussi à sauver vos proches et à vous réfugier dans un centre commercial épargné par la folie : les rideaux de fer vous protègent encore et il reste quelques boîtes de conserve dans les rayons. Pourtant, le combat va bientôt reprendre : vous entendez parfois ce froissement de feuilles craquelées qui signale la proximité des créatures – le lieu est cerné, la puanteur rôde, et les Monstres ne tarderont pas à trouver le moyen d’entrer. Mais le danger est aussi à l’intérieur, parmi ces familles qui se sont installées là en même temps que vous, prêtes à piller et à trahir s’il le faut. Comment survivrez-vous ?